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Alice Krieg, 2003 | Sottens, VD

 

Ce travail de maturité concerne le sexe féminin, plus particulièrement l’appareil génital féminin sous la dominance omniprésente du phallus. Le but de ce travail est donc d’établir une recherche sur le sexe féminin dans l’Antiquité gréco – romaine entre le VIIIe siècle av. J.-C. et Ve siècle de notre ère, tout en mettant ce sexe en ambivalence avec son invisibilisation dans les ouvrages retrouvés.

Problématique

Le fil conducteur de ce travail est la recherche sur l’appareil génital de la femme dans l’Antiquité gréco – romaine. Cependant, pour mieux comprendre le sujet, ce travail est divisé en six parties, chacune traitant d’une problématique différente. La langue grecque et latine a été étudiée pour établir les connaissances scientifiques que les Grecs et les Romains avaient de l’appareil génital féminin. Ensuite, un lien entre l’Antiquité et le présent est fait en étudiant les différents registres de langue ainsi qu’en comparant les termes utilisés dans les langues anciennes et ceux dans nos langues actuelles. Dans la troisième partie de ce travail les connaissances anatomiques et physiologiques décrites dans les ouvrages médicaux permettent d’étudier la perception du corps de la femme à travers le regard des médecins. Un axe de recherche a ensuite été consacré à la comparaison entre le phallus et le vagin pour se questionner sur la misogynie des médecins de l’Antiquité. La procréation, rôle central de la vie d’une femme antique a également fait partie des questions de recherche de ce travail. Dans la suite de ce travail, il est question des usages sur le sexe féminin, le plaisir que la femme pouvait ressentir ainsi que la fonction reproductive de celui – ci. Placer le sexe féminin dans l’imaginaire permet d’étudier celui – ci sous tous ses angles. Tout d’abord en se renseignant sur les endroits où il était traité ; dans la littérature, la poésie, le théâtre, le roman, les vases grecs, le statuaires, les mythes, notamment celui de Baubô ou encore les exvotos. Mais aussi en revenant à une comparaison entre la fréquence des peintures de sexe masculin comparées à la fréquence de celles du sexe féminin.

Méthodologie

Sur le plan méthodologique divers obstacles sont à signaler : Qui s’intéresse à l’histoire de l’appareil génital de la femme dans l’antiquité gréco-romaine se voit restreint d’utiliser des sources masculines car il n’existe aucune femme autrice à cette époque. Les sources épigraphiques et écrites doivent être étudiées avec recul pour que celles-ci soient profitable à un travail ; celles – ci étant toujours écrites par des hommes. La littérature secondaire permet de mieux étudier ce travail notamment par le biais des recherches sur l’histoire des femmes et du corps. Les ouvrages de littérature secondaire sont les travaux les plus mobilisés dans la rédaction de ce travail en dépit du nombre infime des sources écrites à ce sujet.

Résultats

L’homme de cette époque ne s’intéressait pas aux femmes, d’autant plus au sexe féminin ce qui rend les sources pauvres et le travail de recherche plus difficile. Malgré la fermeture de toutes les bibliothèques cantonales ainsi que l’invisibilisation de ce sujet dans l’Antiquité : j’ai tout de même pu répondre aux nombreuses questions de ma problématique. Ce travail, tenant sur trente pages, n’a pas pu traiter le sujet dans son intégralité. En conséquence, des réponses restes floues et incomplètes. La recherche pourrait donc obtenir davantage de résultats.

Discussion

Ce travail permet de rassembler la majeure partie des sources concernant l’appareil génital de la femme dans l’Antiquité gréco – romaine. Il m’a permis de comprendre la place qu’occupait le sexe de la femme, ou plus généralement, la place qu’occupait la femme dans les sociétés antiques. Cependant, pour améliorer ce travail, celui – ci aurait pu être écrit en écriture inclusive, de plus, toujours dans la lignée de n’exclure aucun genre, je préciserai, que l’appareil génital d’une personne ne définit en aucun cas son identité de genre.

Conclusions

Ce travail, dû au manque de représentation du sexe féminin dans les ouvrages de l’Antiquité ou dans les littératures secondaires de nos jours permet aux gens qui le lisent de prendre conscience de la place de la femme dans le monde grec et romain de l’Antiquité et de voir les médecins tels que Galien, Aristote ou Hippocrate sous un angle autre que celui de l’idéalisation.

 

 

Appréciation de l’expert

Monsieur Guillaume Nanchen

Le thème abordé dans ce travail, celui de la perception du sexe féminin dans l’Antiquité, n’est guère étudié, étant donné le peu de sources antiques sur ce sujet. La candidate a su relever le défi de cette difficulté par une démarche historienne pertinente, notamment en approfondissant ses recherches par des sources secondaires et en utilisant une méthodologie adéquate. Elle a élaboré une analyse fouillée avec une excellent esprit critique, sur un thème qui touche le contexte social d’aujourd’hui et qui évolue dans l’histoire de l’humanité.

Mention:

excellent

Prix spécial: Gamil Stiftung – Sail & Explore

 

Gymnase de la Cité, Lausanne
Enseignante: Lorraine Pidoux