Biologie | Environnement

 

Antoine Wallart, 2003 | Berne, BE

 

De nos jours, la nécessité de produire de la nourriture en grande quantité devient de plus en plus vitale. Parallèlement, face à une perte drastique de notre biodiversité, la pression pour réduire les différents pesticides, fongicides et engrais chimiques augmente. Afin de résoudre ce problème à première vue contradictoire, ce travail explore deux méthodes alternatives permettant de préserver le blé des maladies fongiques: les mélanges de variété et le traitement au soufre. Afin de déterminer l’efficacité de ces deux méthodes, un champ de blé a été divisé en parcelles sur lesquelles ces deux méthodes ont été appliquées. L’incidence et la sévérité des maladies fongiques ont ensuite été mesurées sur ces parcelles. Les résultats étaient encourageants pour les mélanges de variétés qui ont réussi à protéger le blé des maladies. Le traitement au soufre n’a pas été efficace.

Problématique

Afin de trouver des moyens de limiter l’utilisation de fongicides dans l’agriculture, deux méthodes alternatives ont été mises à l’épreuve. Les mélanges de variété, méthode qui consiste à planter différentes variétés de blé ensemble dans un même champ, et un traitement au soufre, autorisé en agriculture biologique et connu pour être efficace sur certains champignons parasites. Le but de ce travail était de déterminer la capacité de ces méthodes à réduire l’incidence et la sévérité de deux maladies fongiques, la rouille jaune et la rouille brune.

Méthodologie

Un champ de blé a été divisé en 3 parties: une partie était traitée avec un traitement conventionnel (fongicides, insecticides, azote), une partie avec un traitement au soufre, la dernière partie n’était pas traitée. Les deux variétés (Baretta, Forel) et les trois mélanges de deux variétés (Baretta et Montalbano, Forel et Cadlimo, Falotta et Alpval) ont été plantés trois fois par partie. Afin de mesurer l’impact des maladies, trente plants de blé ont été tirés au hasard dans chaque parcelle. J’ai ensuite estimé le pourcentage infecté par les maladies de la plus haute feuille de chaque plant et ai fait la moyenne des résultats.

Résultats

Face à la rouille jaune, le blé traité conventionnellement n’a pas été touché. Le blé sans traitement a été touché à 2,25% en moyenne, et le blé traité au soufre a été touché à 3,5 % en moyenne. Face à la rouille brune, le blé traité conventionnellement n’a presque pas été touché (< 0,25%). Le blé traité au soufre a été touché à 2,25% en moyenne, et le blé sans traitement a été touché à 2,4 % en moyenne. Face à la rouille jaune, seuls le mélange Forel et Cadlimo et la variété Forel ont été touchés significativement, 3% et 8% en moyenne respectivement. Face à la rouille brune, la variété Forel a été touchée à 5% en moyenne, les autres variétés et mélanges aux alentours de 2%.

Discussion

Le traitement au soufre n’a pas été efficace pour protéger les plants de blé contre la rouille jaune. Les plants étaient plus touchés que les plants sans traitement. Cela est probablement dû au fait que le soufre peut devenir toxique et brûler les plantes lors de hautes températures. Face à la rouille brune, le traitement au soufre a été un peu plus efficace, mais de très peu. À part les variétés Forel et Cadlimo, les autres ont de bonnes résistances génétiques face aux maladies. Cela explique qu’à part la variété Forel et le mélange Forel et Cadlimo, les autres aient été peu touchés. Face à la rouille jaune comme face à la rouille brune, le mélange Forel et Cadlimo a mieux résisté que la variété Forel plantée seule. C’est donc probablement le fait que les variétés aient été plantées en mélange qui a permis ce bon résultat. Néanmoins, comme cette expérience a été faite en champ à l’extérieur, de nombreux facteurs, tels que la composition du sol, les parasites et la météo, ne peuvent pas être contrôlés. Pour confirmer ces résultats, cette expérience pourrait être faite sur plusieurs années et à différents endroits, par exemple.

Conclusions

La méthode des mélanges de variétés semble être efficace pour diminuer les attaques des maladies fongiques sur le blé, et pourrait très bien être appliquée en agriculture biologique afin d’augmenter le rendement des champs de blé. Sur un champ traité aux fongicides, cette méthode resterait inefficace puisque les plants sont déjà protégés quasiment intégralement. Le traitement au soufre n’a pas eu les résultats escomptés et semble être inutile, pouvant même endommager les plantes sous certaines conditions.

 

 

Appréciation de l’expert

Sébastien Bruisson

Antoine Wallart a réalisé une étude au champ afin de tester l’efficacité d’un traitement au soufre ainsi que la culture de différentes variétés de blés en mélanges contre deux maladies fongiques majeures pour ces cultures. Le candidat a réalisé un travail de qualité pour la rédaction de sa synthèse bibliographique. Il a également accompli un travail soigneux et exhaustif concernant l’analyse de ses données. Au final, Antoine a su produire un travail scientifique clair et intelligible grâce à la bonne exploitation de ses résultats.

Mention:

très bien

Prix Spécial Swiss Water & Climate Forum (SWCF)

 

 

 

Gymnase français, Biel/Bienne
Enseignante: Jeanne Lusa